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Revue de presse : limiter l’hypothermie induite par l’anesthésie

Dr Pierre Maitre, dipECVS Spécialiste en Chirurgie

Dr Pierre Maitre, dipECVS
Spécialiste en Chirurgie

 

Comparaison In Vitro de la température délivrée lors de fluidothérapie avec des poches à température ambiante et des poches préchauffées

Abstract article hypothermie (1)

 

Résumé
Afin de limiter l’hypothermie induite par l’anesthésie, l’utilisation de poches préchauffées plutôt que des poches à températures ambiante a été recommandée et est consacrée par l’usage. L’objectif de cette étude in vitro est de déterminer le bien fondé de cette affirmation. en s’intéressant à la
température des fluides lors de leur arrivée dans le sang.

Matériel et méthode

L’étude reprend le même montage qu’une autre étude publiée cette années dans JAVMA. L’étude s’articule en deux parties :

– déterminer des températures des fluides en sortie de tubulure : à différentes températures de poches (T° ambiante (25°), 40, 45, 50, 55 et 60°C et à différent débits (10, 20, 60, 100, 140, 180, 220, 260 et 300 ml/h).
– déterminer à quelle température de poche et à quelle débit on parvient à une température de sortie équivalente à la température corporelle et susceptible de limiter ainsi l’hypothermie.

Résultats
– La température de sortie n’est pas statistiquement différentes quelque soit la température de la poche, sauf pour le débit de 300 ml/h, où plus la poche est chauffée, plus la température délivrée est élevée.
– A aucune température et à aucun débit la température du fluide délivrée n’excède 25,5°, oscillant entre 18 et 25°C.

Schéma du montage test de l'étude

Discussion
– Les auteurs reviennent sur les raisons d’une telle différence entre la température du fluide dans la poche et la température délivrée : Refroidissement du fluide dans la poche, refroidissement du fluide le long de la tubulure, chauffage inadéquat et non homogène du fluide dans l’étuve…
– In fine, on retrouve in vitro, un constat fait en pratique : l’utilisation de fluides préchauffées ne permet pas d’empêcher l’hypothermie (on reste très en deçà de la température corporelle). Par ailleurs, de précédentes études avaient montré que la température délivrée est dépendante du débit de perfusion, ce qui est en partie retrouvée ici pour des débits supérieurs à 300 ml/h, débit jamais atteint lors de fluidothérapie au débit recommandé lors des chirurgies sur des animaux de petit ou moyen gabarit.

La conclusion de l’article est qu’il n’y a aucun intérêt à utiliser des poches préchauffées isolement.

L’utilisation combinée à d’autres dispositifs reste à explorer.